17 mai – AgroParisTech
Aubière – AgroParisTech – Rencontre avec les acteurs de la chaire partenariale InterActions : Innover dans les territoires et accompagner les transitions
Son action
« Convaincus de la nécessité d’une relance des économies territoriales et du besoin d’explorer de nouveaux chemins de développement, les partenaires de la Chaire InterActions ont décidé d’unir leurs expériences et leurs compétences pour observer et accompagner les actions et le dynamiques de transition qui apparaissent dans les territoires. Leur action commune portera d’abord sur les transitions du système alimentaire, qui dans la plupart des territoires pourraient redevenir le principal moteur de la relance et de la transition des économies locales » (extrait du site https://fondation.agroparistech.fr).
Pour plus d’information sur la chaire, vous pouvez lire ce communiqué de presse, et cet entretien avec Laurent Lelli, Directeur du centre AgroParisTech de Clermont-Ferrand.
Ce qu’ils retiennent de la journée
Des résonances avec nos travaux
Avec tous les collectifs que nous rencontrons désormais, nous reprenons dans notre journal d’itinérance trois points clés que la rencontre a permis d’explorer et de questionner.
Lors de la planification de cette itinérance, nous avons été approchés par l’équipe de la chaire partenariale InterActions d’AgroParisTech pour, à l’occasion de notre passage en Auvergne, échanger sur nos approches respectives. Au delà de l’échange de points de vue sur le développement territorial (pour certains d’ailleurs partagés comme l’approche sensible du territoire, les questions d’appropriation…), nous leur avons proposé de vivre le protocole de l’Observatoire de l’Implicite, et de voir où cela nous mènerait. C’est ce que nous avons fait le 17 mai.
Cette rencontre, comme d’autres avant elle, a mis en avant le caractère hologrammatique des principes d’action (voir par exemple la rencontre avec De l’eau aux moulins). « Le principe hologrammatique exprime que dans certains systèmes complexes la partie est inscrite dans le tout et le tout est inscrit dans la partie (Morin & Le Moigne, 1999) ». Concrètement, cela signifie que dans chacun des principes d’actions de la coopération, on peut retrouver les autres. Chloé nous l’exprime en relevant le déséquilibre qui nous guette parfois entre « Organique et Planifié », où notre désir d’assurer que tout se passe bien peut nous amener à verrouiller les choses : notre intention et notre comportement diffèrent à notre insu, la place que l’on prend empêche l’autre de prendre sa place, les réponses que l’on apporte empêchent les questions d’émerger… De ce caractère hologrammatique des principes d’action, retenons qu’il est inutile de chercher à se saisir des 12 comme on se saisirait d’une liste de recommandations. Pour progresser en maturité coopérative, laissons résonner les principes d’actions en lien aux situations que nous vivons collectivement, repérons les signaux faibles qui nous révèlent un déséquilibre éventuel de l’une de ces 12 dialogies, et travaillons-là, dans toutes ses dimensions. Et n’oublions pas de pratiquer cette gymnastique régulièrement.
Cette rencontre met aussi en évidence le caractère fractal de ces principes d’action. Sylvie parle de la double implication « dehors-dedans », dehors en tant qu’observatrice d’un processus, dedans en recherche d’un apprentissage, Cécile de l’articulation entre réflexivité individuelle et réflexivité collective, Laurent du caractère anthropologique de la chaire, « laboratoire de notre façon de travailler ensemble avant d’être un laboratoire de la façon de travailler avec les autres « . Nous retrouvons les principes d’action de la coopération à chaque niveau : individuel (entre moi-et-moi), collectif (entre nous), et territorial (avec les autres).
Dernière observation qui prolonge la remarque de Cécile sur son manque d’outils destinés à capter le rendu des échanges afin de capitalisation. Son témoignage en exprime également l’intérêt : ne pas figer les mots et les idées. Si l’on souhaite fixer des actions à mener, il est indispensable, à un moment, d’avoir recours à de tels outils de capitalisation et de décision. Le chemin que prend l’Observatoire de l’Implicite est d’une autre nature. Il vise à mettre en évidence ce qu’il y a « entre les plis » : à faire l’expérience collective de mise en mot et d’écoute du chemin que chacun parcourt. La valeur première recherchée ici n’est pas la matérialisation de ce chemin, mais son expression et la réflexivité qui va la permettre. Comme l’a exprimé l’une des participantes lors d’une autre rencontre : « Poser des mots sur ce que l’on vit, c’est pouvoir changer ce que l’on vit ». Cette approche laisse les personnes vivre l’apprentissage dynamique de la coopération. Le figer n’aurait pas de sens.