Institut des Territoires Coopératifs

20 Juin, Du Teil à Viviers, par Saint Thomé (18km)

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Nous quittons Le Teil après une première journée de repos – nécessaire – dans notre périple, en direction de Viviers. A vol d’oiseau, 7km à peine séparent les deux cités, installées entre le Rhône et le talus vivarois et ses falaises de calcaire. C’est là que depuis le début du 19ème siècle, des entreprises locales exploitent les carrières à ciel ouvert pour la fabrication de chaux. En 1749, un certain Claude Pavin, Conseiller au Parlement de Grenoble, achète le fief de Lafarge, qui se trouve au nord de Viviers. En 1793, un four à chaux et la montagne en dépendant sont achetés par la famille… C’est le début de l’aventure Lafarge, officiellement créée un peu plus tard en 1833.

Pour relier Viviers, nous préférons prendre le GR42 et faire le crochet par le très beau village de Saint Thomé. Nous traversons Le Teil et passons devant l’église de Mélas, construite au 10° siècle sur une nécropole primitive. Cet édifice nous rappelle que nous sommes au coeur d’un territoire où, dès le IIème siècle avant Jésus-Christ, l’empire romain s’étendait déjà dans le sud de la France.

Nous grimpons dans la montagne. La végétation, entre le sol calcaire des collines et le climat méridional, devient méditerranéenne : chênes verts et blancs, frênes à fleur, genévriers, sumacs, térébinthes (pistachier), amélanchiers (l’arbre à oiseaux), arbres de Judée, micocouliers… Nous arrivons à Saint Thomé, perché sur un piton rocheux, probablement depuis le IVème ou Vème siècle, dont les très belles habitations sont regroupées autour de l’église Saint-Thomas et de la chapelle Saint-Sébastien. Dans les années 60, des artistes parisiens s’y installent et contribuent à raviver le village.

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Aujourd’hui, Saint-Thomé est en lutte contre le “permis de Montélimar” qui accorde à Total le droit d’explorer le sous-sol afin de savoir s’il y a du gaz de schiste, sur un vaste périmètre de 4 327 km2, de la Drôme à l’Hérault, en passant par l’Ardèche, le Gard et le Vaucluse.

Nous redescendons et longeons l’Escoutay, en traversant les vignes et les vergers de cerisiers. Puis arrivons à Viviers, terme de notre journée. Les photos manquent. Dommage, car cette cité qui pris le relais d’Alba et devint évêché au Vème siècle dispose d’un patrimoine médiéval superbe. Et en plus, elle est partisane du dialogue citoyen.

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Invention, Industrie et Commun

L’Ardèche fut ainsi le berceau de belles réussites industrielles. Les frères Montgolfier, d’Annonay, lancent le premier aérostat place des Cordeliers le 4 juin 1783. En 1969, au moment où Armstrong pose ses pieds sur la lune, la NASA envoie un télex de remerciement aux descendants des papetiers Canson et Montgolfier, pour leur contribution à l’histoire de l’humanité. Olivier de Serres, père de l’agriculture française, trouve au XVIème siècle comment fabriquer du fil de soie : c’est le début de la sériciculture en Ardèche, et des filatures lyonnaises. Gérard Barras d’Ardelaine, explique en nous faisant découvrir le musée d’Ardelaine, combien l’ingéniosité des machines mises au point sur le territoire n’avait rien à envier aux célèbres métiers à tisser hollandais par exemple, avec de nombreux dispositifs innovants. Marc et Camille Seguin, de Annonay également, développent au tout début du XIXème la technique du “câble de fer” qui permettra d’améliorer les ponts suspendus. Ils inventent également la chaudière tubulaire qui permet aux locomotives de passer de 9km/h à 60km/h, et même 100km/h, avec l’influence considérable que l’on imagine sur le développement des chemins de fer. Conscient de l’importance de son invention, Marc Seguin laisse le brevet tomber dans le domaine public, refusant de tirer un profit personnel de l’intelligence dont disait-il, le ciel l’avait favorisé.

L'InsTerCoop est un laboratoire d’action-recherche sur le processus coopératif, et un centre de ressources et de ressourcement au service des personnes, des organisations et des territoires pour croître en maturité coopérative et faire de la coopération une source de développement et d’épanouissement.