21 octobre 2018 – Les agités du bocal
21 octobre, Vernot – Rencontre avec les acteurs :
Les agités du bocal (CUMA)
Son action
Deuxième CUMA (Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole) de notre parcours. Cette fois-ci, 7 exploitations partagent un outil de production agroalimentaire.
Pendant que Frédéric nous explique la genèse puis la naissance en février 2018 de la CUMA, Bruce traduit ses propos par le dessin à ci-contre. Au départ, Fred et Virginie choisissent tous les deux de quitter leur travail (tous deux chefs de projet en informatique) pour créer un élevage d’escargots et un atelier de transformation. Ils partagent leur temps en 4 tiers (!) : 1/3 pour l’élevage, 1/3 pour la cuisine, 1/3 de commercialisation, et 1/3 d’administratif.
Bruce mène de son côté, un peu plus tard, une démarche similaire. Avec Fred et Virginie, ils décident de ne pas s’associer formellement, mais de travailler ensemble et de mutualiser leurs efforts et leurs moyens de production.
Fred et Virginie font aussi des sorbets. Et comme Tiffany elle, fait des glaces, l’idée d’avoir un frigo en commun fait son chemin. Avec Martine, qui fait aussi de l’escargot, c’est plutôt un autoclave, pour stériliser les bocaux, qu’ils pourraient avoir en commun. Henri lui fait du vin… et du coup, pourrait aussi faire des sorbets au raisin. Ludo fait du poulet : l’autoclave pourrait lui être utile. Et comme il fait aussi de la framboise, le frigo l’intéresse. Quand à Marion, elle élève des agneaux et des porcs…
Au final, la CUMA des Agités du bocal comporte 2 sections: la chambre froide est utilisée par 3 des associés, et un autoclave alimentaire, par les 7 associés.
Leur coopération dépassent le cadre de la CUMA. Comme tous pratiquent la vente directe de produits transformés, ils s’associent lors de foires et de marchés pour fournir des repas complets. 5 d’entre eux s’impliquent dans la démarche Bienvenue à la ferme, et 3 d’entre eux dans le réseau des fermes pédagogiques Ecole en Herbe.
Ce qu’ils retiennent de la journée
Des résonances avec nos travaux
Nos échanges avec les Agités du bocal confortent la pertinence des principes d’action de la coopération, mis en évidence lors des 3 premières itinérances de l’Observatoire de l’Implicite. Les « agités » ont très posément fait le lien entre leur histoire et ces principes : Transformation personnelle et transformation sociale, entre intention et comportement, objectif et contrainte…
Pour notre part, nous trouvons la genèse de la CUMA très illustrative du principe « entre organique et planifié ». C’est le goût de l’autre, d’aller au devant de l’autre pour agir ensemble, qui marque la naissance et trace la ligne de vie de la CUMA. Le diagramme illustre d’ailleurs bien cette capacité à faire des rencontres, les transformer en opportunités de développement, à la fois au service de chacun et au service du tout.
Dans un tel système, demeure la question de « l’œuvre commune », celle qui rassemble l’ensemble des associés, au delà de leurs besoins matériels individuels. On croise alors le principe d’action « Entre diversité et unité » : Comment, dans un système fait d’opportunités saisies les unes après les autres, entretenir le « grand dessein » collectif qui rassemble l’ensemble des acteurs. C’est la question que pose Frédéric à la fin de nos échanges sur la contagion de la coopération.
Pour entrainer d’autres acteurs, serait-il nécessaire de passer de coopérations bipartites à une coopération multipartite ouverte ?