2ème rencontre : Meilhan sur Garonne
Le 16 octobre au soir, nous sommes à Meilhan sur Garonne pour la deuxième rencontre de l’itinérance. Après déjeuner, Anne et Jean-Claude, respectivement du Comité Départemental du Tourisme et du Conseil Départemental de Lot-et-Garonne, nous rejoignent, pour faire les 9kms en vallée de Garonne, entre Sainte Bazeille et Meilhan. En fin d’après-midi, nous sommes accueillis sur le tertre de Meilhan qui domine la plaine de Garonne. Comme à chaque étape, la soirée est dédiée à la rencontre des participants. Ensemble, nous évoquons le territoire. Le lendemain, nous suivons le protocole de l’Observatoire de l’Implicite, destiné à mettre à jour l’identité du territoire, au travers de ses habitants.
Quelques photos des deux jours de marche entre Saint Sernin et Meilhan :





Quelques retours de nos hôtes, à l’issue de la rencontre :
- « De comprendre ce que les gens qui arrivent dans notre territoire attendent de cette région. Peut-être que cela nous permettra de les aider plus facilement à s’y intégrer. »
- « Les termes que j’ai entendu pour décrire le territoire ne sont pas ceux que l’on a l’habitude d’employer au Conseil Départemental ».
- « J’ai encore plein de choses à découvrir sur mon propre territoire. »
Parmi les sujets évoqués avec l’équipe qui nourrissent les principes d’action :
Au travers d’échanges que nous avons sur l’implication des habitants pour leur territoire, nos interlocuteurs mettent à jour un exemple de l’influence du territoire sur les comportements : A Couthures-sur-Garonne, les inondations du fleuve ont appris aux gens à être soudés. Cet apprentissage de la solidarité à travers les crues, s’exprime au quotidien par une mobilisation très forte des habitants pour leur village. Ici, le paysage a créé une “compétence implicite” d’engagement, comme nous avions mis à jour en Pays de Loire, une capacité à gérer l’espace commun, elle aussi issue des débordements du fleuve. Apprendre à reconnaître les compétences implicites d’un territoire est très utile pour renforcer les initiatives qu’on y déploie.
Lors des échanges, nos interlocuteurs citent plusieurs choses qu’ils apprécient sur le territoire, comme par exemple le simple fait de se saluer lorsque l’on se croise. Ces choses que l’on aime, que ceux qui étaient là avant nous portaient déjà, et qui renforcent notre attachement au territoire, il nous appartient de les entretenir. Sommes-en nous conscients ? Savons-nous nommer ces petits riens qui font tant ? Sommes-nous à notre tour, capables de les donner à de nouveaux arrivants ?
Les mots employés durant la matinée et la soirée sont des mots de la vie de tous les jours, des mots qui sonnent “vrais” car ils sont incarnés. Lorsqu’on veut mettre en valeur le territoire, on cherche souvent des “slogans”, ou des mots qui sonnent comme tels. Ces mots décrivent la même chose, mais ne transmettent pas le même contenu. L’expression du vécu des habitants nous apprend à parler du territoire avec des mots qui touchent. Sachons-nous en inspirer.
Enfin, nous abordons la question de l’accueil, et mettons à jour une distinction essentielle entre l’accueil inconditionnel, et celui qui se fait “sous condition”, dépendant de l’attitude du nouvel arrivant. Derrière le mot “accueil” se cachent des attitudes qui peuvent être très différentes. Apprendre à faire la distinction, et savoir comment développer un accueil inconditionnel est sans doute essentiel pour un territoire à vocation touristique. Pour clore cet épisode de notre journal d’itinérance, un clin d’œil à Carole et François qui nous ont hébergés et qui nous ont offert cette belle prise de vue d’Anne et moi, petites silhouettes en marche avec le clocher de Saint Sauveur de Meilhan dans le brouillard matinal.
