6 novembre 2018 – collaboration et coopération
Collaboration et coopération, selon Eloi Laurent, en regard de notre positionnement à l’InsTerCoop
Il n’y a pas que sur les chemins que l’on fait de belles rencontres ! C’est quelquefois au détour d’une conversation que nous sommes mis en face d’une belle découverte.
C’est ce qui s’est produit lors d’un échange avec Guy Baudon, notre cinéaste documentariste sur le projet MCDR (mobilisation collective pour le développement rural), qui de fait connait notre travail sur la coopération. Il nous mettait en avant les écrits d’un économiste, Eloi Laurent, qu’il avait écouté dans une émission de France Culture quelques jours auparavant. Celui-ci était interviewé sur son dernier ouvrage : L’impasse collaborative – pour une véritable économie de la coopération, aux éditions « Les liens qui libèrent » paru en septembre 2018.
Nous avons pris le temps de réécouter ce podcast et sommes tombés d’accord avec l’interpellation de Guy. C’était vraiment plaisant pour nous d’entendre et de lire, de plus venant d’un économiste, l’importance de distinguer la coopération de la collaboration. Nous insistons nous-mêmes avec force sur l’importance de la signification des mots et sur la définition que l’on utilise. Notre premier travail à la création de l’Institut a été de définir étymologiquement ce que veut dire coopérer : « Être co-auteur d’une œuvre commune ».
Nous laissons le soin à ceux qui le souhaiteraient de découvrir cet auteur et ses écrits, nous souhaitons juste partager 3 petits extraits de son livre, révélateurs de nos points de convergence, soulignés entre parenthèse et en italique dans les extraits ci-dessous :
« Fondamentalement, si on collabore pour faire, on coopère pour savoir. Il y a trois différences essentielles entre collaboration et coopération. D’abord, la collaboration s’exerce au moyen du seul travail, tandis que la coopération sollicite l’ensemble des capacités et finalités humaines [Nous parlons de compréhension humaine]. Ensuite, la collaboration est à durée déterminée, tandis que la coopération n’a pas d’horizon fini. Enfin, la collaboration est une association à objet déterminé, tandis que la coopération est un processus libre de découverte mutuelle. » [Nous parlons d’une œuvre commune. Cette œuvre pouvant aller au-delà du projet en lui-même et le dépasser.]
« En somme, si l’on collabore pour faire, on coopère pour savoir. »
« Je m’intéresse ici à une autre question : pour quel bénéfice coopère-t-on ? Ma réponse, c’est que l’on coopère pour connaître. L’œuvre collective que vise la coopération est la connaissance commune, le plus précieux des biens humains. Parce que coopérer, c’est apprendre à connaître ensemble, la coopération transforme les humains en pédagogues les uns pour les autres. » [Nous parlons de la force du comportement sachant/apprenant et voyons le fait d’être effectivement pédagogues les uns pour les autres comme l’un des signes d’une forte maturité coopérative].