Institut des Territoires Coopératifs

Territoire et estime de soi

Lors de notre itinérance, nous traversons des lieux où nous sommes frappés par la qualité de leur entretien, et d’autres où nous sommes frappés par l’apparent abandon et l’absence totale de préoccupation esthétique. Ces lieux sont aussi bien des exploitations agricoles, des zones artisanales, l’emplacement des poubelles aux abords d’un village, ou le centre village et ses équipements, paysagers ou non. Le contraste est saisissant.

La randonnée permet de voir clairement les caractères de « contamination » ou d’exemplarité de ces tendances : lorsqu’un lieu nous semble particulièrement bien entretenu (par exemple, le château de Roumagne), le village est coquet et soigné, et les fermes alentours également, et ce, même lorsqu’il s’agit d’élevage bovin, activité où il peut être difficile de gérer les nuisances. Comme si un cercle vertueux est en place et incite implicitement chacun à entretenir son territoire.

Ailleurs, le cercle vertueux tourne… dans l’autre sens. L’exploitant agricole laisse à l’abandon les bâtiments et serres qu’il n’utilise plus, le stock de matériaux de l’artisan ressemble plus à une décharge, les poubelles communales débordent, les équipements du village ne témoignent d’aucun souci d’apparence.

Au cours de nos rencontres fortuites, il nous apparaît que l’on retrouve ces observations aussi dans la façon dont les gens nous parlent de leur territoire. Certaines manières de le définir non par ce qu’il est, mais par ce qu’il n’est pas… ou de le définir par rapport au territoire voisin par exemple. Parfois, ces images que nos interlocuteurs portent sont héritées d’un passé, empruntes de conseils de parents qui ont incité leurs enfants à aller ailleurs, ou à faire un autre métier. Le lien entre l’estime de soi, l’image que l’on porte sur son territoire, et la manière dont on l’entretient nous apparaît clairement. Et ce lien peut s’exprimer des deux manières distinctes :

cercles

On évoque souvent de rendre les habitants ambassadeurs de leur département. Pour y parvenir, la toute première des choses à faire serait de travailler l’estime de soi, de ses origines, de son territoire.

Comment peut-on faire pour apprendre à apprécier ce que l’on est, ce qui nous entoure, et apprendre à changer de regard ? Lors de plusieurs rencontres nous avons pu voir l’intérêt de la photographie (partage de photos, concours…) pour développer, individuellement et collectivement un regard appréciatif sur son environnement, développer la curiosité. En un mot, commencer par développer le goût de soi, pour développer le goût de l’autre.

L'InsTerCoop est un laboratoire d’action-recherche sur le processus coopératif, et un centre de ressources et de ressourcement au service des personnes, des organisations et des territoires pour croître en maturité coopérative et faire de la coopération une source de développement et d’épanouissement.