1 Juin, Vion – Ardèche, terre de ceux qui changent de vie ?
Nous n’en sommes qu’au premier contact avec l’Ardèche, mais une idée nous trotte déjà dans la tête. Notre hôte du premier soir venait des Vosges. Notre hôte d’hier avait l’accent Jurassien. Isabelle, avec qui nous déjeunions hier, vient de Lille. Son compagnon, médecin de formation, est revenu en Ardèche et est aujourd’hui vannier et bâtisseur en pierres sèches. Jean-Louis, de Belle Terre, est Aquitain d’origine. Sabine, son épouse, est de Marseille. C’est en Ardèche qu’ils ont posé leur projet…
Et si ce territoire était le territoire de ceux qui y viennent pour changer de vie ? Qu’a-t-il de tellement attractif pour que l’on y vienne planter ses rêves ? Les opportunités d’y faire fortune sont assez minces… Et si la rareté des opportunités permettait le développement d’initiative, la créativité ? Et si certains environnements étaient favorables à la quête de sens auquel nous aspirons ?
Coopération à la Compagnie Nationale du Rhône

La ViaRhôna est un itinéraire doux le long du Rhône, entre le Léman et la Méditerranée. A terme, ce sera 815 km de voie pour les randonneurs ou les cyclistes. Son tracé emprunte en grande partie le domaine concédé de CNR (Compagnie Nationale du Rhône), qui apporte en plus un soutien financier représentant plus de 20 % du coût total du projet. Près de Vion, nous croisons 6 marcheurs, salariés de CNR, qui ont monté un projet ensemble : emprunter, sur leur temps de vacances, la ViaRhôna, et s’arrêter dans les écoles pour expliquer aux enfants ce qu’est un fleuve, comment fonctionne une écluse, la production d’énergie hydraulique, la gestion durable de l’espace… Une autre équipe de salariés de CNR suit les marcheurs pour la logistique (les veinard… à l’InsTerCoop, nous n’avons pas encore l’équipe d’assistance !). L’entreprise accompagne la démarche, en phase avec son programme de sensibilisation du grand public à la production d’énergie renouvelable.
Feuilles de Vignes
Le long du Rhône, deux vieilles dames ramassent des feuilles de vignes sauvages. Nous les interpellons, et l’une d’elles nous explique avec gourmandise la recette de ses « feuilles de vignes » qu’elle a apprise de sa belle-fille arménienne. Son amie, complète qu’il faut bien qu’elle aide un peu à la récolte, parce qu’après, elle ne fera que se « glisser les pieds sous la table ». Et « au moins, en ramassant des feuilles sauvages, on sait qu’elles n’ont pas été sulfatées » …
Echalas
Après avoir traversé les vignes de Saint-Péray, puis de Cornas, nous traversons celles de Saint Joseph. Nous croisons un viticulteur, qui observe les dégâts de la petite grêle d’hier sur ces vignes. Il nous explique que par ici, les vignes sont conduites sur échalas. A chaque cep de vigne, son tuteur : l’échalas. Une technique particulièrement adaptée pour la syrah, cépage roi des rouges de la vallée du Rhône mais qui présente parait-il un défaut : celui de pousser à l’horizontale voire de se coucher au sol. Nous imaginons le moment où les viticulteurs nouent chaque pied autour du tuteur, à la main bien sûr.
