10 mai – pilote automatique et reproduction
L’industrie houillère de Brassac-les-mines remonte au XVe siècle. Son développement est dû à l’Allier, mais surtout au canal de Briare, construit en 1664, qui en reliant la Loire et la Seine, a permis aux bateliers, à bord de sapinières (des bateaux à fond plat construits en planche de sapins), d’alimenter le marché parisien.
Sitôt arrivé à notre lieu d’hébergement hier soir, notre hôte attirait notre attention sur le fait que nous étions à Brassaget, et non à Brassac à proprement parler. Elle habite ici depuis 2 ans et nous raconte que dès son arrivée, on l’a alertée sur le fait que la commune est constituée de plusieurs hameaux, dont Brassac, Brassaget et Bayard. Mais surtout, que « les gens de Brassac n’aiment pas les gens de Brassaget » ! À Bayard, la mine (voir les photos du chevalement du puits Bayard ci-dessous), à Brassaget le port, responsable de l’expansion de Brassac bien avant la mine.
Mettre à jour l’implicite, c’est relever ces signaux faibles qui révèlent ce que nous appelons nos « pilotes automatiques », responsables de la reproduction de nos modes de fonctionnement et de nos comportements. Il y a fort à parier que bien peu de gens connaissent les raisons de ce désamour entre les hameaux de la commune, si tant est qu’il existe réellement. Mais les habitants l’entretiennent en avertissant les nouveaux arrivants, qui eux-mêmes en informent les voyageurs. Les bateliers ont disparu en 1865 avec l’arrivée du train, la mine a disparu en 1978 mais le message se perpétue… Pilote automatique, quand tu nous tiens…
Quelques images sur le chemin :