21 mai – appuy créateurs
Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) – Rencontre avec les acteurs de Appuy Créateurs, une Coopérative d’Activités et d’Emploi (CAE)
Son action
Appuy Créateurs est une coopérative d’activités et d’emploi (CAE) créée en 2014. Elle est basée à Clermont-Ferrand, avec plusieurs antennes dans d’autres départements d’Auvergne. Adhérente à Coopérer pour Entreprendre, elle regroupe près de 250 entrepreneurs-salariés.
Appuy Créateur est une CAE dite « généraliste » : on y retrouve des entrepreneurs qui exercent tout type d’activité, et notamment les activités de services à la personne via Appuy Dom, les activités de formation continue via Appuy Compétences, et les activités culturelles via Appuy Culture.
Ce qu’ils retiennent de la journée
Des résonances avec nos travaux
Avec tous les collectifs que nous rencontrons désormais, nous reprenons dans notre journal d’itinérance trois points clés que la rencontre a permis d’explorer et de questionner.
Lorsque nous intervenons au sein d’une coopérative, c’est-à-dire d’une structure sous statut coopératif, les participants partent souvent d’un apriori : puisque nous sommes une coopérative, nous coopérons par nature ! Mais lorsque nous proposons notre définition de coopérer comme « être co-auteurs d’une œuvre commune », un nouveau champ d’exploration et de questionnement, s’ouvre aux participants : Sommes-nous co-auteurs ? De quoi sommes-nous co-acteurs et/ou co-auteurs ? Quelle est notre œuvre commune ? Comment nous positionnons-nous collectivement ? Quelle est ma responsabilité individuelle dans ce système ?… Ce questionnement se révèle souvent être une source de mise en mouvement du collectif, de prise responsabilité et d’engagement. Les témoignages d’Arnaud et de Fabienne notamment illustrent le bénéfice que des collectifs peuvent tirer à requestionner le sens même du mot « coopération ».
Une autre façon de poser cette question est de questionner le principe d’action entre « Ce que nous sommes et ce que nous voulons être ». Nous avons vu lors d’une rencontre précédente combien interroger l’espace entre les deux peut-être source de développement et de progrès du collectif (voir la rencontre avec Rêves Ayons). Dans son témoignage, Amalia montre la déception qui peut naître lorsque cet espace n’est pas exploré, lorsque par défaut, nous pensons être ce que nous prétendons. Or, nous sommes rarement ce que nous voulons être… Prendre en compte cette réalité, et s’y confronter est source de progrès et de développement.
Enfin, la rencontre rappelle une question récurrente dans nos travaux, que nous rattachons au principe d’action « entre diversité et unité ». Pour Arnaud, ce qui manquait dans la rencontre c’était les paroles absentes, ou contradictoires, la diversité des points de vue. Il aurait fallu être plus nombreux autour de la table… Pourtant, les questions déroutantes ont mis en avant la difficulté de faire vivre la coopération dans un environnement où l’on devient plus nombreux, dans lequel il est plus difficile de trouver sa place, où l’on risque de perdre la proximité… Cette dialogie, entre diversité et unité, entre petit et grand, entre minoritaire et majoritaire pour reprendre les termes évoqués dans cette chronique est l’une de celle que tout collectif en croissance devra interroger pour garder, dans ce processus de développement, son caractère coopératif.