26 avril – Travail
Ce matin, Fabienne et Eric, qui font partie du collectif « De l’eau aux moulins » que nous allons rencontrer à Murat, marchent avec nous. Ils nous rejoignent à notre hôtel, devant la gare de Vic-sur-Cère, et nous partons sous la pluie, vers le Lioran. Nous sommes heureux de partager ces moments de marche avec d’autres, pour qu’ils découvrent ou redécouvrent cette disponibilité que la marche procure, cette attention augmentée, ce mouvement du corps qui entraîne un mouvement de l’esprit.
Nous suivons la Cère. Nous sommes chanceux, vue la pluie et la hauteur des hauts, de passer le pas de Cère (ci-contre) et après Thiézac, suivons le chemin de St Jacques de Compostelle.
Chômage
En chemin, nous parlons du rapport des gens au travail, tel qu’il nous apparait ici. Les « Auvergnats » qui sont montés à Paris au XIXe siècle, ont acquis une réputation de travailleur acharné. Par leur travail, ils ont gravi l’échelle sociale, de porteur d’eau à commerçant reconnu comme Marcelin Cazes, propriétaire de la brasserie Lipp en 1920.
Depuis plusieurs années, le département du Cantal est le département au plus faible taux de chômage : 5,2 % au dernier trimestre 2018, pour une moyenne nationale de 8,8 %. Les entreprises peinent à trouver des salariés comme en témoignent les nombreux articles de presse que nous avons pu parcourir. Le matin avant l’embauche, le midi ou le soir, les bars sont très fréquentés par des travailleurs, avec une bonne proportion de jeunes (disons… Moins de 35 ans ;-). A Lacapelle-del-Fraisse, Huguette nous disait ne pas connaître une seule personne privée d’emploi sur le territoire.
Les études de l’INSEE soulignent le caractère contrastés de ce résultat : très faible chômage certes, mais peu de création d’emploi et surtout une perte d’actif régulière due à une démographie négative. (Sources https://www.insee.fr/fr/statistiques/3689183). Pour autant, nous avons déjà retrouvé ces deux caractéristiques lors de notre itinérance en Grand-Est, en traversant le département de Haute-Marne, mais n’avions pas ressenti aussi fortement ce sentiment d’un territoire vivant, jeune et actif.
Entre Vic et Saint Jacques des Blats, la pluie n’a pas cessée. Après un repas revigorant, nous choisissons de rejoindre le Lioran en voiture, pour éviter de repasser la limite pluie-neige.
Quelques images, glanées sur le chemin :
- Les parapluies comme indicateurs touristiques… Il faut dire qu’Aurillac est la capitale historique du parapluie
- Quelques images du Pas de Cère, que nous sommes chanceux, vue la pluie et la montée des eaux, à avoir pu passer
- Petites leçons de géologie
- La pluie, les vallons, les belles pierres…