30 avril – La COcotte numérique
Murat (Cantal) – Rencontre avec les acteurs de la « COcotte Numérique »
Son action
à partir d’éléments repris du site de la COcotte numérique, et de Hautes Terres Communauté.
La COcotte est un espace de travail collaboratif, né en 2007 de la volonté de la Communauté des Communes, ouvert aux coworkers télétravailleurs, créateurs d’entreprises en quête d’un lieu professionnel et convivial. Cet espace de coworking vise à encourager la création et le maintien d’activités économiques en milieu rural, à diffuser les valeurs de l’entrepreneuriat et à favoriser l’économie collaborative.
L’espace est convivial, ouvert, doté d’espaces communs (salles réunions, visioconférence, espace de convivialité) ainsi que d’espaces préservant la confidentialité des échanges. Dans l’article qui lui a été consacré dans Alternatives Economiques (voir ici), Amélie souligne que « c’est plus qu’un lieu », avec notamment accès à des formations et des prestations d’accompagnement. En 2017 un FabLab est venu compléter l’offre.
Ce qu’ils retiennent de la journée
Des résonances avec nos travaux
Avec tous les collectifs que nous rencontrons désormais, nous reprenons dans notre journal d’itinérance trois points clés que la rencontre a permis d’explorer et de questionner.
Nous sommes très heureux de notre étape à la COcotte Numérique parce que nous voulons explorer la question des espaces partagés en zone rurale. A la COcotte numérique, nous sommes d’ailleurs accompagnés d’Eric, de Familles Rurales, qui porte un projet lauréat comme le nôtre du programme MCDR. Ce projet, Port@ail, vise à interroger le développement de tiers-lieux en milieu rural. Pour notre part, la question qui nous intéresse est d’explorer le lien entre l’espace de co-working et le processus de coopération. Beaucoup d’initiatives espèrent voir, à partir d’un lieu partagé, des projets de coopération émerger. Cette attente est-elle réaliste ? Un lieu partagé est-il nécessaire ? Suffit-il ? Quid de l’animation ? Comment sa gestion et son organisation impactent les coopérations qui peuvent y naître ?… Nous puisons dans notre rencontre à la COcotte Numérique des éléments de réponses sur lesquels nous reviendrons certainement dans nos marches à venir. Le premier enseignement que nous tirons a été mis en mot par Stéphane, animateur de CUMA (Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole) et comme Eric, observateur de la rencontre. Stéphane souligne que dans sa pratique professionnelle, il rencontre des hommes, qui se mettent ensemble pour former un collectif qui va élaborer un outil (une CUMA), qui pourra évoluer en un projet de territoire. Ici, la démarche est inverse : Des élus ont un projet pour le territoire, ils créent un outil pour attirer des personnes qui forment un collectif. Dans cette séquence, il n’y a pas d’élaboration d’une œuvre commune, ni entre les promoteurs de l’initiative et ses bénéficiaires, ni entre les bénéficiaires. Il peut bien sûr naître des coopérations entre bénéficiaires, mais pour qu’un véritable processus coopératif s’installe dans le lieu, l’ensemble des acteurs devra décider d’une œuvre commune et s’atteler à la construire.
Deuxième enseignement : lorsque les co-workers évoquent leurs raisons d’être à la COcotte, ils soulignent l’accès aux infrastructures, mais de manière encore plus importante, une quête de lien avec d’autres entrepreneurs, pour rompre un isolement, se donner un cadre, stimuler des échanges, apprendre… Peu à peu, grâce à ces liens, et notamment le fait d’apprendre les uns des autres, que l’on peut considérer comme l’amorce d’un processus coopératif, le collectif peut évoluer vers une communauté. Comme le dit Hermance dans la vidéo « Prendre, ça ne suffit pas. » C’est le début d’une forme d’engagement. A suivre -;)…
Enfin, une réflexion sur les politiques d’attractivité. Indéniablement, la COcotte joue son rôle puisque les entrepreneurs qui arrivent sur le territoire y passent, plus ou moins longtemps. Mais deux limites apparaissent lors de nos échanges : D’une part, le lieu est exclusivement utilisé par des « néo-locaux ». Tous les participants auraient souhaité élargir la rencontre et faire venir des « locaux historiques »… mais aucun, ni même la collectivité, n’en a trouvé le moyen. D’autre part, les entrepreneurs, en majorité, s’ils sont installés localement, voient leur activité économique se développer en dehors du territoire. Comment construire des stratégies d’attractivité qui ne produisent pas de l’entre-soi, et non seulement crée une économie résidentielle, mais développe et stimule l’économie productive ? La mise en œuvre d’un processus de coopération sera clé… Retour au point #1 !