Institut des Territoires Coopératifs

6 mars 2016 – Les Mauges

Samuel et Jean-Marie : Coopér-acteurs

PortraitPoupinNous avons rencontré Samuel Poupin, paysan boulanger, qui fournit notamment l’épicerie Envie de Saveurs. Il cultive son blé, produit sa farine, boulange son pain et le vend directement au consommateur. A chaque étape de son travail, Samuel coopère avec d’autres. Pour les semences, il participe aux réseaux d’échange pour étudier et retrouver les variétés adaptées au terroir et à ses besoins de boulangerie. Pour l’usage de machines agricoles, il s’investit dans sa CUMA. Celle-ci réunit à la fois des paysans bio et des paysans conventionnels, ce qui implique de fixer des règles communes pour que chacun respecte le choix de l’autre et planifie les récoltes pour respecter les contraintes de tous. En termes de foncier, il travaille avec d’autres agriculteurs en mutualisant leurs surfaces pour permettre une rotation des cultures optimales. Enfin il est au cœur d’un réseau d’échange entre voisins : il donne la paille à l’éleveur qui lui retourne du fumier, récupère les fagots issus de la taille des arbres du bocage pour chauffer son four… Silencieusement, sans tambour ni trompette, c’est un véritable réseau d’économie circulaire qui se met en place, fondé sur la confiance, l’appréciation mutuelle et la coopération.

Jean-MarieDans la ferme de Jean-Marie Bretault, on produit du lait et des produits laitiers depuis plusieurs décennies déjà. A l’époque, l’idée était de livrer à domicile chaque client tous les matins. Depuis, l’exode rural s’est accéléré, la mobilité s’est accrue, les petits commerces ont désertés les petites communes, les grandes surfaces sont devenues incontournables… Les services publics sont souvent partis. Il ne reste plus que La Poste, et encore… Jean-Marie ? Il continue à livrer la bouteille de lait de la personne âgée, isolée dans un hameau perdu, et ce, 2 fois par semaine. Un coup de chapeau à sa persévérance et à la priorité qu’il continue de donner à la rencontre avec l’autre.

Le territoire, vécu par son habitant

Patricia Nous savions que la marche et la lenteur étaient importantes pour se laisser imprégner par le territoire, pour le ressentir, pour le comprendre. Nous avons également opté pour l’hébergement chez l’habitant. Outre les rencontres, dont certaines sont de véritables cadeaux, nous découvrons dans ce partage un autre élément indispensable à la compréhension du territoire : Vivre chez les gens, les écouter nous parler de leur région, les écouter réagir à nos observations, les compléter, les modérer… Tout cela participe à notre effort de mise en lumière de l’implicite. Nous n’avions pas forcément perçu cela avant de partir, et c’est déjà la première bonne surprise de notre itinérance. Un clin d’œil à Patricia, notre hôtesse, avec Régis, ces deux derniers jours.

L'InsTerCoop est un laboratoire d’action-recherche sur le processus coopératif, et un centre de ressources et de ressourcement au service des personnes, des organisations et des territoires pour croître en maturité coopérative et faire de la coopération une source de développement et d’épanouissement.