9 mai – entre-deux
Au départ de Brioude, Valérian, chargé de mission à l’UNADEL (l’Union Nationale des Acteurs du Développement Local) nous rejoint. Depuis 2014, l’UNADEL mène des « écoutes territoriales » qui visent à « appréhender et partager avec les interlocuteurs des territoires concernés les différents aspects de la gouvernance de la transition, son portage, son pilotage, son déploiement en direction des acteurs économiques et sociaux, son appropriation par les habitants » (voir ici). Valérian va marcher avec nous les deux jours qui viennent, puis vivre la rencontre de l’Observatoire de l’Implicite avec la Licorne: ce sera l’occasion de croiser nos regards, nos approches, nos savoir-faire au service du développement local.
Nous quittons Brioude et son exceptionnelle basilique Saint-Julien, en repassant par la rue Savaron pour partager un café avec ses commerçants. Nous traversons l’Allier et peu à peu entrons dans la Grande Limagne.
Nous avons exactement la même impression que le 26 mars 2016, lors de notre 1ère itinérance (voir le journal d’itinérance) : nous quittions alors l’agglomération Nantaise avant de rejoindre la campagne de Vendée, et avions l’impression d’un espace « intermédiaire », qui semblait « laissé à lui-même, et sans appartenance », entre ville et ruralité. C’est cette même impression que nous ressentons : nous avons quitté la Margeride, le Gévaudan et le Brivadois, et sommes encore trop loin de Clermont-Ferrand. Ces territoires « entre-deux » nous donnent souvent l’impression de s’être endormis et de s’être oubliés.
Lors de notre itinérance en Lot-et-Garonne, nous avions également observé comment ces territoires intermédiaires sont souvent moins bien entretenus : « nous traversons des lieux où nous sommes frappés par la qualité de leur entretien, et d’autres où nous sommes frappés par l’apparent abandon et l’absence totale de préoccupation esthétique. Ces lieux sont aussi bien des exploitations agricoles, des zones artisanales, l’emplacement des poubelles aux abords d’un village, ou le centre village et ses équipements, paysagers ou non » (voir le journal d’itinérance). Nous mettions en évidence le lien entre l’estime que les gens ont de leur territoire et la manière dont ils l’entretiennent. Estimer son territoire commence sans doute par apprendre à redécouvrir sa propre singularité, sans le définir par rapport à ses voisins et à ce qu’il n’est pas.
Quelques images de la basilique Saint-Julien :