9 temps pour nourrir le processus coopératif
La coopération demande du temps, tout le monde le sait. Ce que l’on sait moins, c’est que le processus coopératif a besoin de « temps » de différentes natures pour naître, se développer et perdurer. La question clé n’est pas la quantité de temps disponible, mais ce que nous faisons du temps que nous avons. Les travaux de l’InsTerCoop ont permis d’identifier 9 temps de différentes natures qui permettent de nourrir le processus coopératif. Chacun de ces temps a sa vertu. Il est important de les expérimenter pour en comprendre les bénéfices et leur cohérence globale. Ils peuvent alors être mobilisés indépendamment les uns des autres.

- Se rendre disponible : Être présent… à soi, à l’autre, au milieu
- Se mettre en lien : Relier nos humanités, se connaître pour se reconnaître, engendrer la disponibilité de l’autre
- Poser le cadre : Donner des repères et des limites, montrer le chemin que nous allons prendre, se libérer de nos enjeux
- Introspecter : S’interroger soi-même sur ses raisons d’être et ses motivations, mettre à jour son propre implicite, se l’entendre dire… et se donner à entendre, écouter les « je » qui constituent le « nous »
- Se dérouter : Sortir de nos représentations, biais cognitifs et pilotes automatiques. Identifier et explorer des freins implicites, des non-dits, des obstacles cachés. S’ouvrir à la compréhension humaine, de soi, de l’autre.
- Changer de position de perception : Un point de vue n’est que la vue d’un point… Faire un pas de côté, changer d’angle de vue, penser de la place de l’autre.
- Eprouver sa maturité coopérative : Apprécier la manière dont on habite l’entre-deux pour faire vivre les 12 principes dialogiques de la coopération, c’est déjà faire grandir sa propre maturité coopérative.
- Nourrir en retour : Transformer l’expérience vécue en apprentissages pour soi et pour les autres en les verbalisant et en les partageant.
- Décanter : Laisser poser, prendre le temps de « digérer », de transformer les aliments en nutriments, éviter de donner tout pouvoir à la seule rationalité, laisser remonter l’essentiel.
Ce sont ces mêmes temps que l’Observatoire de l’Implicite mobilise lors des itinérances. Sur la vidéo qui suit, des personnes qui ont reçu l’Observatoire de l’Implicite en disent.
Ces temps ont été illustrés par Sandrine Abayou. Les cartes symboliques peuvent être utiles pour nourrir un dialogue au sein d’un collectif : quels sont les temps que nous soignons, quels sont ceux qui nous manquent, à quoi nous le savons…
Un document de 15 pages téléchargeable détaille chacun de ces temps. Ils sont d’abord présentés, puis illustrés exactement tels que l’InsTerCoop les mobilise depuis plus de 10 ans. Le vocabulaire est précis, de même que l’enchainement des questions, et construit pour obtenir l’intention recherchée en tenant compte de nos processus cognitifs. Pas besoin d’inventer d’autres questions, ou d’ajouter d’autres mots pour expliciter… Par exemple, écouter Aleth dans la vidéo ci-dessus dire ce que le cadre que nous posons à produit. Nul besoin de poser des consignes comme « Soyez bienveillants, ne jugez pas, parler en ‘je’, chaque individu est souverain… » : si leurs intentions sont bonnes, elles provoquent (souvent) l’exact contraire de ce qu’elles recherchent. Et en dernière page avec les illustrations à imprimer comme aide-mémoire bien utile…
En complément, la 3ème session des cycles de webinaires sur la coopération est dédiée à ces temps et est toujours accessible.