30 octobre 2018 – PETR du Pays de Langres
30 octobre, Langres – Rencontre avec les acteurs du :
PETR du Pays de Langres
Son action
Un PETR est un pôle d’équilibre territorial et rural. C’est un établissement public regroupant plusieurs communautés de communes (EPCI : établissement public de coopération intercommunale). Créés en 2014, les PETR sont le pendant rural du pôle métropolitain et vise à développer la coopération entre les territoires ruraux et les villes petites et moyennes.
Le PETR du Pays de Langres se compose de trois communautés de communes : Auberive, Vingeanne et Montsaugeonnais, Grand Langres, et Savoir-Faire.
Un PETR n’est pas un échelon administratif supplémentaire, mais un espace de coopération, de mutualisation et de concertation entre élus et avec la société civile via le Conseil de Développement Territorial. Il est notamment responsable de l’élaboration et de la mise en œuvre du projet de territoire, du schéma de cohérence territorial, du schéma de développement touristique et du développement de projets économiques d’intérêt inter-communautaire.
Ce qu’ils retiennent de la journée
Des résonances avec nos travaux
Avec tous les collectifs que nous rencontrons désormais, nous reprenons dans notre journal d’itinérance trois points clés que la rencontre a permis d’explorer et de questionner.
Accéder à l’implicite : Les échanges ont souligné l’importance de prendre en compte l’intersubjectivité des acteurs pour parvenir à construire des coopérations durables, mais aussi la difficulté à le faire. Difficulté à plusieurs titres. L’écoute d’abord : savoir écouter ce qui est dit, et au-delà, ce qui n’est pas dit. Le rapport à la différence ensuite : savoir accepter, sans même parler des opinions divergentes, les regards divergents, où la rationalité de l’autre est parfois qualifiée « d’irrationnelle ». La peur de l’autre enfin : les acteurs ont évoqué une « culture du secret » au niveau individuel, une « culture de clocher » au niveau collectif, une difficulté à s’intégrer lorsqu’on vient de l’extérieur du territoire, ou encore, au sein du PETR par exemple, une peur de « petites » communes face au plus « grosses ». La coopération commence toujours par le partage des subjectivités et ces difficultés vont immanquablement en freiner le développement, pourtant désiré. Comment pouvons-nous habiter l’espace entre « ce que nous sommes » et « ce que nous voulons être » ? Cela demande une réelle décision, un travail de développement de nouvelles compétences, et c’est possible. La naissance du Parc national des forêts de Champagne et Bourgogne, en est la preuve.
La place du vide : On dit souvent que la nature à horreur du vide. En fait, la nature adore le vide car c’est dans l’espace libre qu’elle va pouvoir donner naissance à quelque chose de nouveau. Dans « Changer d’altitude », Bernard Piccard explique :
Nos échanges ont été très riches sur ce sujet et vont largement nourrir nos réflexions sur le rôle du vide dans la coopération : pour permettre l’engagement d’autres personnes, l’apport de nouvelles idées, le renouvellement des acteurs et le l’émergence de nouveaux leaders, la transmission et l’essaimage…
Bien sûr, le principe d’action sur la « place » (la place qu’on prend, celle qu’on laisse) est au cœur de ces problématiques. Mais pas seulement. Comme la phrase de Bertrand Piccard le rappelle, la question est parfois plus importante que la réponse. Les acteurs du jour ont souligné le caractère parfois anxiogène des questions qui peut les amener à apporter des réponses le plus vite possible. Pourtant, apporter des réponses trop rapidement empêche cet espace de vide indispensable à l’émergence, à l’essaimage et à la transmission. Savoir retarder les réponses est un art à cultiver !