7 Juin, CEFORA (Lamastre)
Aujourd’hui, notre sac à dos reste posé dans le petit bungalow du camping du Retourtour où nous nous sommes installés. C’est en espadrilles (ouf !) que nous arrivons route de Tournon, pour rencontrer une partie des associés de CEFORA, une SCOP qui accompagne entre 800 et 1000 personnes chaque année, dans la mise en oeuvre de leur projet professionnel.
Présentation de CEFORA par sa gérante, Brigitte Fraisse :
Parmi les sujets évoqués avec l’équipe qui nourrissent les principes d’action :
CEFORA est la première SCOP que nous rencontrons dans nos itinérances. A partir de la difficulté exprimée d’être à la fois sociétaire et salarié, et d’ainsi porter plusieurs rôles, nous avons échangé sur la nécessité pour entrer en coopération, de développer la capacité à exprimer ses attentes et ses besoins. Savoir les exprimer avec justesse et dans le respect de ses interlocuteurs est déjà parfois difficile. Savoir les identifier clairement en soi est un défi encore plus important, qui exige un travail sur soi.
L’écart qui peut parfois surgir entre l’intention que l’on poursuit, et la capacité à la mettre en œuvre. Exemple : Un restaurateur nous expliquait que certains habitants de son voisinage souhaitaient créer du lien avec leur entourage pour développer du jardinage collectif. Pour ce faire, ils avaient organisé des “apéros jardinatoires”, où l’idée était de jardiner ensemble autour d’un apéro. Idée intéressante ! Le jour venu, les gens du village jouent le jeu… mais les acteurs de l’initiative restent entre eux, visiblement en difficulté pour aller vers leurs visiteurs pour les accueillir. Il est souvent plus facile de développer ses capacités techniques, que les capacités relationnelles que l’on a moins l’habitude (malheureusement) de travailler.
Enfin, au fur et à mesure de nos itinérances, nous réalisons que nous sommes souvent incapables d’utiliser la ressource qu’est l’autre. Trop souvent, nous nous demandons les attentes et les questions de l’autre (un stagiaire, un associé, un partenaire, une institution…), et au lieu de lui demander, nous imaginons sa réponse à sa place. Au contraire, coopérer requiert la capacité à être curieux de l’autre, à devenir gourmand de ses propres réponses à mes interrogations.
CEFORA (Lamastre)
Domaine : Entreprise de formation
Structure : SCOP
Lien : http://cefora.org/ (extraits du site, extrait le 15/11/2017)
Le 24 octobre 1994, 4 salariés, dont 3 formateurs licenciés économiques de la boutique de gestion ARDESCO, mettent en commun leurs motivations, compétences et moyens financiers pour créer le centre de formation CEFORA. Son objet est d’être un outil de proximité visant à favoriser l’adaptation des personnes et des organisations à l’évolution de l’environnement et aux exigences du monde du travail par l’ingénierie, la formation et l’accompagnement. Pour faire vivre cette volonté de coopération et ses finalités, le choix du statut social se porte immédiatement sur celui de SCOP SARL.
Nos missions :
- La formation, le conseil et l’accompagnement des personnes dans les différentes étapes de leur parcours professionnel notamment dans les étapes de changement, d’évolution et de transition.
- Le conseil et l’accompagnement des structures dans la professionnalisation des salariés, l’anticipation et l’adaptation aux contraintes réglementaires, et le changement.
En 20 ans, la SCOP a accompagné plus de 16000 personnes. Plus de 10000 de ces personnes se sont engagées dans des formations qualifiantes, ont réussi leur concours, ont accédé à un emploi de plus de 6 mois ou ont créé leur activité.
Dans le cadre de ses engagements d’entreprise de l’Economie Sociale et Solidaire, la SCOP CEFORA vient d’initier en 2014, la création d’une nouvelle Association, en collaboration avec le groupe ACCES EMPLOI SERVICES, intitulée « Terre & Projets » qui a pour but de participer à la revitalisation du territoire rural centre Ardèche et en s’inscrivant notamment dans le développement de l’agriculture biologique et des circuits courts.
Quelques retours de nos hôtes, à l’issue de la rencontre :
« Temps hors du quotidien, qui amène à parler de l’essentiel, et de porter attention aux signaux faibles »
Et deux témoignages de salariés-sociétaires. Celui de Bernard qui parle de l’importance du cheminement pour accéder à l’essentiel, et celui de Mathilde qui ouvre deux pistes suite à nos échanges, une tournée vers sa pratique professionnelle, et l’autre tournée vers son développement personnel.