16 & 17 septembre – Haut Jura Arcade Communauté
16 & 17 septembre, Hauts de Bienne (Jura), Rencontre avec les acteurs des :
Haut Jura Arcade Communauté, la Co-Workerie, et la Friche en herbe
Leur action
Cette rencontre est, comme les précédentes de cette itinérance, sous le signe du développement territorial : nous y rencontrons des représentants de 3 structures qui font chacun vivre le territoire : la communauté de communes Haut-Jura Arcade Communauté, la Co-Workerie, et la Friche en herbe.
Cette dernière expérimente la transformation d’une ancienne usine de lunetterie en un tiers-lieux associatif, où l’on trouve aussi bien une ludothèque, qu’un atelier partagé de réparation, qu’un espace pour pratiquer la musique… Le collectif organise également des événements mensuels pour créer du lien entre les habitants. Et notons que l’espace est prévu pour les enfants, avec notamment l’idée de créer une bougeothèque.
La Co-Workerie est un espace de co-working. Démarré dans un cadre marchand il y a plusieurs années, il est aujourd’hui géré de façon associative et est devenu un lieu on l’on partage plus que l’espace de travail.
La Communauté de Commune quant à elle, facilite l’installation de tels collectifs, et travaille à développer la participation des habitants aux projets du territoire.
Ce qu’ils retiennent de la journée
Des résonances avec nos travaux
Avec tous les collectifs que nous rencontrons désormais, nous reprenons dans notre journal d’itinérance des points clés que la rencontre a permis d’explorer et de questionner.
Pour certains détracteurs de la coopération, la coopération est inefficace car ils pensent qu’en supposant la participation de chacun, la coopération ne peut qu’aboutir à un compromis, un consensus mou qui anéantirait toute tentative d’innovation, toute pensée audacieuse et radicale.
Du coup, ils privilégient des rapports de concurrence. Les différentes propositions sont mises en opposition, et chacun affute ses arguments et « bétonne son dossier » (cf. nos échanges aux Premiers Sapins) pour convaincre l’autre. Nous continuons à être collectivement hypnotisés par le dogme jamais prouvé que la concurrence est source de développement, alors que les mathématiciens ont démontré que la coopération est la stratégie qui permet de fortifier le plus ses acteurs et que bien des scientifiques (anthropologues, biologistes, économistes…) ont démontré la supériorité de la coopération pour créer, innover et développer.
Coopérer ne signifie pas être d’accord ! Et coopération n’implique pas d’être en sympathie ! Au contraire, Richard Sennett parle de la coopération comme de « l’art de savoir vivre le désaccord ».
Maîtriser cet art nécessite de savoir habiter le vide, l’espace qui existe entre plusieurs propositions, entre plusieurs personnes ou groupes de personnes. Or parfois, le vide fait peur et on peut avoir tendance à le remplir très vite par des actions, comme le souligne Valdie dans la vidéo. Appréhender ce vide permet d’y co-concevoir et de co-construire (Martine dirait « co-produire ») une réponse nouvelle, satisfaisante (ou pour le moins acceptable – la notion de consentement -) pour tous. C’est alors que la coopération surpasse la compétition en permettant à chacun de s’y dépasser.
Cheminement…
Avant la rencontre, la marche d’approche permet de nous rendre disponible, de gagner en qualité de présence et en curiosité. Après la rencontre, elle permet de décanter, de « digérer » les échanges et ainsi d’en tirer des enseignements nourrissants.
Notre marche d’approche de cette étape nous fait traverser le Haut Jura…
Et la marche de décantation, en surplombant la vallée de la Bienne…