20 & 21 septembre – Ensemble Bi’Eau
20 & 21 septembre, Lons-le-Saunier (Jura), Rencontre avec les acteurs de :
Ensemble Bi’Eau
Son action
En septembre 2019, le Pays Lédonien travaille à l’émergence de son Projet alimentaire territorial bio. En mars 2021, une nouvelle étape est franchie avec la création de la SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif) « Ensemble Bi’Eau ».
Elle regroupe des producteurs locaux, l’association Entente Bio (qui rassemble elle-même 40 éleveurs et 5 maraîchers), les 4 EPCI du Pays Lédonien (Bresse Haute Seille, Porte du Jura, Espace Communautaire Lons Agglomération et Terre d’Émeraude Communauté), le Clus’Ter Jura, le Groupement d’agriculteurs bio du Jura, ELAN Jardin, la Cambuse et Jura Nature Environnement.
La finalité de la SCIC est de permettre au plus grand nombre d’accéder à la production biologique locale, et aux producteurs bio de pouvoir commercialiser localement leurs productions. La SCIC vise à construire les outils structurants qui faciliteront la distribution et la commercialisation des produits, ainsi que la transformation des produits et création de nouveaux produits.
C’est dans ce cadre que la rencontre se tient : une finalité claire, un collectif fraichement constitué et engagé, et un programme d’action en cours d’élaboration.
Ce qu’ils retiennent de la journée
Des résonances avec nos travaux
Avec tous les collectifs que nous rencontrons désormais, nous reprenons dans notre journal d’itinérance des points clés que la rencontre a permis d’explorer et de questionner.
Par cette phrase, Christian Bobin nous rappelle une des premières exigences pour faire vivre un système coopératif : la curiosité de l’autre. Le piège, c’est que bien souvent « on croit savoir » ce que pense l’autre et nous nous sentons dispensé de cette curiosité, alors que nous sommes juste prisonniers de nos propres représentations. Dans la vidéo, Pierre souligne avoir « appris plein de choses », et déconstruit ses propres clichés. Tant que l’on pense à la place de l’autre et que l’on reste enfermé dans ses propres représentations, on ne peut pas créer l’espace qui va permettre à l’autre de devenir lui-même co-auteur de l’œuvre commune.
Comprendre l’autre n’est pas seulement un exercice intellectuel et rationnel. Jean-Baptiste souligne qu’il a compris à la fois des éléments dans la logique des organisations partie prenante du projet, mais aussi dans la logique des personnes. Construire des systèmes coopératifs nécessite d’investir dans le développement de nouvelles compétences, fondées non seulement sur la compréhension intellectuelle et objective, mais plus essentiellement sur ce qu’Edgar Morin appelle la compréhension humaine, intersubjective, qui s’attache aussi et surtout à comprendre ce que vit autrui.
Au cours de la rencontre, Gaëtan prend conscience que la mobilisation des personnes est aussi importante que de sortir les premiers produits. Nos systèmes organisationnels nous amènent implicitement à privilégier l’exécution d’un plan d’action opérationnel à la construction des relations entre les personnes, parfois même à délaisser cette construction pour finir par regretter le manque d’investissement de certains.
C’est la qualité de la relation entre ses auteurs qui fait la réussite d’un projet. C’est pourquoi un projet en cache toujours un autre : le projet en lui-même, et celui qui consiste à construire un processus coopératif mature entre ses acteurs. Ces deux projets s’appellent l’un l’autre, ils ont chacun besoin de l’autre pour vivre, ils nécessitent tous les deux attention et investissement.
Cheminement…
Avant la rencontre, la marche d’approche permet de nous rendre disponible, de gagner en qualité de présence et en curiosité. Après la rencontre, elle permet de décanter, de « digérer » les échanges et ainsi d’en tirer des enseignements nourrissants.
Notre marche d’approche, nous quittons Morez, en surplombant la vallée de la Bienne…
Et entre deux rencontres, ballades de décantation au-dessus de Lons, autour de Montaigu.