7 octobre – Offices du Tourisme du Sud Bourgogne
7 octobre, Cluny (Saône-et-Loire), rencontre avec les :
Offices du Tourisme du Sud Bourgogne
Pour un touriste, les frontières administratives n’ont pas vraiment de sens lorsqu’il part à la découverte d’un territoire. Aussi, 4 Offices de Tourisme, ceux de Tournus, Cluny, Matour et Mâcon ont décidé de travailler ensemble. Dans un sens, ce n’est pas franchement nouveau : les premières collaborations entre les Offices de Tourisme datent de 1924, date à laquelle ils financent conjointement la route d’accès au Mont St Romain !
Plus récemment, en 2019, ils créent une marque commune : « Sud Bourgogne », et travaillent à mutualiser la question de la promotion du territoire.
Mais c’est une chose de collaborer à un projet ou de mettre en commun des moyens, et c’en est une autre de bâtir une véritable coopération, indépendante des projets en eux-mêmes, entre des structures qui n’ont pas les mêmes statuts, pas les mêmes feuilles de route, pas les mêmes spécificités territoriales…
Et la citation de Patrick Boucheron affichée dans le bureau de Thomas nous le rappelle. Elle résonne particulièrement bien dans le contexte des métiers du tourisme, dans le contexte de cette coopération inter-office, et dans celui de notre Observatoire de l’Implicite, dont la raison d’être est de « rapprocher l’étranger » et « dépayser le familier ».
Ce qu’ils retiennent de la journée
Des résonances avec nos travaux
Avec tous les collectifs que nous rencontrons désormais, nous reprenons dans notre journal d’itinérance des points clés que la rencontre a permis d’explorer et de questionner.
Il est fréquent que la première étape dans un projet coopératif consiste à chercher la fameuse « vision partagée », l’objectif commun, espérant que cet objectif commun puisse servir de support à la mise en place d’un processus coopératif. La rencontre avec les Offices de Tourisme Sud Bourgogne montre les limites d’une telle approche.
Avant de partager une vision commune, la première étape pour construire un projet coopératif devrait toujours être de partager les visions de chacune des parties prenantes. Pour qu’un « nous » fonctionne, il est nécessaire que tous les « je » qui le constitue soient des « je » pleins et entiers, conscients des enjeux, des objectifs, des limites, des aspirations, des réserves… des uns et des autres. Oublier de partager ces visions, dans toute leur subjectivité, ou se limiter aux aspects rationnels en laissant de côté les éléments implicites, c’est se condamner à alimenter ce que Patrick Viveret appelle le « premier PFH : le putain de facteur humain ». C’est vrai au niveau des personnes qui constituent le collectif. C’est également vrai au niveau des organisations qui le constituent : ces organisations sont des « personnes morales » qui ont également leur subjectivité et leur implicite à prendre en compte. Dans la vidéo, les participants expriment bien les embûches dans lesquels on peut tomber si on passe tout de suite au projet commun, avant de construire un socle où chacun trouve sa place.
Prendre le temps de le faire, accepter d’aller lentement pour aller vite, c’est se donner une chance d’accéder au second PFH : le précieux facteur humain. C’est la qualité de la relation entre ses auteurs qui fait la réussite d’un projet. C’est la raison pour laquelle derrière un projet collectif, il y en a toujours deux : l’action en elle-même, et l’entretien permanent du processus coopératif entre les acteurs. Ces deux projets s’appellent l’un l’autre, ils ont chacun besoin de l’autre pour vivre, ils nécessitent tous les deux attention et investissement.
« Ce qui nous paraît évident ne l’est pas, et ce qui nous paraît compliqué l’est bien moins qu’on ne le pense. »
Cheminement…
Avant la rencontre, la marche d’approche permet de nous rendre disponible, de gagner en qualité de présence et en curiosité. Après la rencontre, elle permet de décanter, de « digérer » les échanges et ainsi d’en tirer des enseignements nourrissants.
Avant la rencontre, décantation dans Cluny puis dans les bois de Boursier…
Puis visite de l’Abbaye millénaire avant de clôturer cette 7è itinérance…