4 octobre – Acteurs engagés en Clunisois
4 octobre, Cluny (Saône-et-Loire), rencontre avec des :
Acteurs engagés en Clunisois
C’est aux rencontres TEPOS 2020 que nous rencontrons des élus du Clunisois, qui nous parlent de leur engagement pour devenir un territoire à énergie positive. Ils font naître en nous le désir d’une étape de l’Observatoire de l’Implicite à Cluny. La rencontre est placée sous le signe du climat et réuni des élus du territoire, des agents de la collectivité, des habitants engagés dans le réseau des POTEs, les pionniers ordinaires de la transition écologique, dans le Défi (presque) zéro déchet, dans les centrales villageoises, ou dans melting popote, un laboratoire associatif de transformation alimentaire.
Le site de la Communauté de Communes, https://www.enclunisois.com/, montre bien la foultitude d’initiatives.
Lors de notre passage, nous avons l’occasion d’assister au dernier atelier du cycle « Futurs désirables » : un cycle à l’intention des habitants qui souhaitent approfondir leur connaissance des enjeux environnementaux, s’en saisir, aller en avant et imaginer, rêver et partager leur vision d’un futur désirable.
Ce qu’ils retiennent de la journée
Des résonances avec nos travaux
Avec tous les collectifs que nous rencontrons désormais, nous reprenons dans notre journal d’itinérance des points clés que la rencontre a permis d’explorer et de questionner.
Comment faire face à l’urgence que nous impose l’accélération du dérèglement climatique ? Cette question est au cœur de toutes les rencontres que nous avons sur la thématique écologique. Elle met face à une injonction paradoxale : la nécessité d’aller vite et la nécessité d’emmener suffisamment de personnes vers la transition. Or, si aller vite implique de ne pas prendre l’Autre en compte, avec ses résistances ou ses désaccords, on ne pourra pas l’emmener avec nous. Le besoin d’urgence et le besoin de mobilisation s’inhibent l’un l’autre. Vincent l’exprime bien en ouverture de la rencontre : « À vouloir trop (trop de choses, trop vite, trop…) on devient contreproductif en termes d’efficacité. » Et de poursuivre, que son volontarisme peut l’amener malgré lui à devenir le « maillon faible », provoquant le rejet, voire l’énervement, plutôt que suscitant l’adhésion.
Le rejet, l’énervement, le repli, la critique : autant de signaux faibles (parfois plutôt forts !) qui pour Jean-Luc, forment un « matériau utile » : soit on passe à travers, soit on s’en sert pour requestionner ses manières de faire, même si c’est effectivement dérangeant. La critique devient alors un signal utile pour ré-harmoniser la dialogie « diversité – unité ». Comme le dit Anne-Laure dans la vidéo, « On n’a pas les mêmes objectifs… Et il faut faire avec ça. »
Ce peut être compliqué effectivement, si on se limite aux raisonnements rationnels. Mais si on se considère soi-même comme un être subjectif, si on aborde l’Autre en acceptant sa subjectivité, et si l’on dialogue, au sens propre du mot (voir notre rencontre à La Cambuse), alors tout devient possible. Si aller lentement c’est prendre le temps d’aborder l’Autre dans son humanité, prendre l’Autre sur le chemin, alors, aller lentement c’est aller vite.
Cela nécessite de travailler son geste coopératif. Pas seulement son savoir-faire technique sur la gestion des déchets, ou l’énergie photovoltaïque, mais son geste coopératif en tant que savoir-être social indispensable à la notion même de transition.
Faire beaucoup n’est pas nécessairement faire bien… Nous le vivons également à nos dépens lors de cette rencontre. L’avalanche d’événements qui s’est accumulée sur l’équipe que nous rencontrons nous a amené à modifier notre protocole initial : nous avons annulé la rencontre informelle de la veille au soir (le temps de « lien »), et nous avons condensé la rencontre sur une longue demi-journée, en supprimant le temps des positions de perception… À l’issue de la rencontre, nous partageons tous une même frustration : celle de ne pas avoir été assez loin sur certains points, de ne pas avoir eu le temps d’être plus proches de situations concrètes, de ne pas avoir suffisamment réfléchi aux clés pour ramollir certains problèmes… Cette expérience est finalement une mise en abyme de ce que nous décrivons plus haut. Comme le dit Philippe, « cette rencontre est un apéro », et il va falloir revenir 🙂
Cheminement…
Avant la rencontre, la marche d’approche permet de nous rendre disponible, de gagner en qualité de présence et en curiosité. Après la rencontre, elle permet de décanter, de « digérer » les échanges et ainsi d’en tirer des enseignements nourrissants.
Entre Tournus et Cluny, entre paysage d’histoire et activité bien présente des vendanges…
Après la rencontre, décantation dans Cluny puis dans les bois de Boursier…