InsTerCoop
L’Institut des Territoires Coopératifs est un laboratoire d’action-recherche-expérimentation sur les processus coopératifs, et un centre de ressources et de ressourcement au service des personnes, des organisations et des territoires pour croître en maturité coopérative et faire de la coopération un levier de développement, de résilience et d’innovation.
La coopération, levier des transitions
Les transitions que nos sociétés traversent (écologiques, économiques, sociales, démocratiques…) sont toutes liées entre elles. Traiter cette complexité impose d’associer chacun des acteurs, dans une démarche transverse et transdisciplinaire. La coopération est l’expression sociale de cette complexité. Elle est indispensable pour relever les défis de nos sociétés et de nos organisations. La prestigieuse revue Nature titrait récemment : « Comprendre l’évolution de la coopération est l’un des défis scientifiques les plus importants de ce siècle ». Dans l’histoire, l’aptitude à coopérer à toujours un levier de résilience et de développement des communautés humaines.
L’InsTerCoop étudie le processus de coopération sous l’angle de la pensée complexe développée par Edgar Morin, et développe une connaissance spécifique sur le « comment coopérer ».
Qu’est-ce que coopérer ?
Consultation, participation, mutualisation, collaboration ou concertation ne sont pas coopération.
Coopérer, c’est être co-auteur d’une œuvre commune. Cela implique de développer une relation à l’autre et à soi bien différentes de celles qui prévalent dans notre modèle social. Si la coopération est naturelle chez l’homme, elle n’est pourtant pas automatique et doit être étudiée et pratiquée pour être maitrisée, comme n’importe quelle autre aptitude humaine.
Comprendre comment coopérer : 4 prérequis
Prendre en compte l’implicite : La coopération est souvent appréhendée en se limitant aux seules parts visibles et conscientes : on regarde la gouvernance, la structure juridique, l’organisation, les processus de décision, les jeux d’acteurs, les outils… Si ces éléments permettent de voir la coopération à l’œuvre, ils ne disent rien ce qui en a fait l’émergence. Étudier la coopération sous ce seul angle c’est un peu faire comme l’homme qui a perdu ses clés et les cherche sous le réverbère juste parce que c’est là qu’il y a de la lumière.
Les rouages de la coopération ne se trouvent pas en surface. C’est dans des couches plus profondes qu’il faut aller chercher. Les marins disposent de cartes sous-marines qui figurent les repères invisibles. Cette connaissance est essentielle à la navigation en surface. L’InsTerCoop développe des manières de faire pour s’emparer de cette dimension cachée, non-consciente, implicite.
Intégrer les trois dimensions : personnelle, collective et territoriale : Cela passe par notre capacité à élargir nos modes de pensée habituels et à appréhender la notion de système. Pour Edgar Morin « nous vivons sous l’empire des principes de disjonction, de réduction et d’abstraction », qui nous conduisent à « l’intelligence aveugle ». Ce paradigme qui contrôle la pensée, Morin nous propose de le substituer par un « paradigme de complexité » qui s’attache au contraire à relier ce qui est tissé ensemble, le complexus.
On ne peut comprendre comment coopérer sans mobiliser la pensée complexe. Au lieu de les disjoindre, relions les trois dimensions de l’action coopérative : la personne, au cœur de laquelle nait l’engagement, le collectif, où nait l’action, et le territoire au cœur duquel cette action s’incarne. Autrement dit « je », « nous », « dans », à la fois dans les domaines explicites et implicites. Les processus coopératifs qui n’intègrent pas ces trois dimensions ne peuvent être pérennes.
Saisir les récursion, sources d’émergence : Chacune de ces dimensions vient interagir en profondeur sur les autres : Le territoire transforme les personnes, celles-ci transforment les collectifs, qui les transforment également en retour… Grâce à ces récursions, chaque système devient unique et singulier. Comprendre les récursions est indispensable puisqu’elles sont sources d’émergence, d’auto-organisation et donc de développement.
Accéder à la compréhension humaine : Enfin pour comprendre comment coopérer, il est nécessaire de développer ce qu’Edgar Morin appelle la « compréhension humaine ». Sans compréhension humaine, complémentaire et indissociable de la seule compréhension intellectuelle, il ne peut y avoir de coopération.
A propos de l’InsTerCoop
L’InsTerCoop est un lieu d’action-recherche, d’élaboration et d’expérimentation de nouvelles manières d’agir et de transmission de compétences.
Il est porté par la société Inovane, une société par actions simplifiée créée en décembre 2002 pour accompagner les organisations telles que des entreprises, associations ou organisations parapubliques, et de réseaux multi-acteurs tels que des filières professionnelles ou des collectivités territoriales à concevoir et réussir la mise en œuvre de leurs projets d’avenir. Quinze années d’expérience qui ont montré que les coopérations réussies et durables font appel à des ressources que leurs acteurs mobilisent le plus souvent de façon inconsciente. Au fil du temps, Inovane a développé plusieurs approches méthodologiques qualifiées aujourd’hui d’innovations managériales. L’InsTerCoop est la continuité de ce lieu d’innovations.
Le réseau InsTerCoop
L’InsTerCoop est financé par la Inovane. Il est parrainé par Corinne Lepage, Axel Khan, Patrick Viveret. Son démarrage a été soutenu techniquement par le centre technologique APESA et l’Université de Toulouse Capitole, et financièrement par l’Institut CDC pour la Recherche, la Fondation Crédit Coopératif, et 85 organisations et citoyens.
Aujourd’hui, l’InsTerCoop est chef de file du projet « le développement rural par la coopération », lauréat du programme Mobilisation Collective pour le Développement Rural du Réseau Rural Français et dont les partenaires sont : Confédération Générale des SCOP (CGSCOP), Fédération Nationale des CUMA (FNCUMA), Coopérer pour Entreprendre (CPE), Réseau des collectivités Territoriales pour une Economie Solidaire (RTES), Réseau National des Maisons des Associations (RNMA).
A ce jour, plus de 80 collectifs, issus de tous les domaines de la société, ont accueilli l’Observatoire de l’Implicite et ainsi alimenté ses travaux d’action-recherche.